Alors que le monde de la nuit moderne connaît la plus grosse crise économique de son histoire, le covid-19, lui, continue sur sa lancée. En France, les chiffres tendent à redevenir stable et le gouvernement, sans évoquer de déconfinement, réautorise petit à petit l’ouverture des commerces et des lieux de cultes. Si cette baisse des contaminations et hospitalisation se maintient, le 15 décembre marquera le retour de certains lieux culturels comme les musées, les cinémas, les théâtres, etc.
Dans une interview donnée à Brut, le président de la République rappelle néanmoins que les lieux destinés à faire la fête, comme les discothèques, resteront bien fermés et ce jusqu’à nouvel ordre : « Ce que l’on sait de ce virus, c’est qu’il se diffuse beaucoup quand on est dans des lieux fermés, proches les uns des autres, et qu’on chante, on parle fort, on mange, on fait des efforts, ... La boîte de nuit, quand on a dit tout ça, c’est pas le meilleur endroit ». Emmanuel Macron, 4 décembre 2020.
Cependant, pour la première fois depuis le début de cette crise, la perspective d’une sortie de pandémie se dessine. En effet, après des mois à la recherche d’un vaccin et 237 essais différents menés à travers le monde, certains laboratoires pharmaceutiques semblent obtenir des résultats prometteurs.
Retrouvez la situation de développement des vaccins dans le monde sur :
En France, la Haute Autorité de Santé s’est concentrée sur les plus pertinents afin de réfléchir à une potentielle campagne de vaccination. Il s’agit des vaccins proposés par les laboratoires Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Gamaleïa, tous en phase de test III : il s’agit de la dernière phase de développement. Le vaccin proposé est testé sur de grandes cohortes d’individus et y sont évaluées l’efficacité et la sécurité. Alors que près de la moitié de la population française dit vouloir refuser la vaccination le jour où celle-ci sera possible (enquête CoviPrev par Santé Publique France), le gouvernement assure vouloir respecter l’ensemble des procédures nécessaire à la mise sur le marché d’un médicament et que seules les autorités compétentes (HAS) seront en mesures de donner leur feu vert. Si le scepticisme général se comprend, il est également important de rappeler que jamais, dans le monde, la recherche scientifique n’a disposé d’autant de moyens, qu’ils soient financier ou matériel. Cela pourrait en partie expliquer cette efficacité temporelle, jusqu’alors jamais vue.
Voir les étapes de la campagne de vaccination proposée par la HAS :
Et nos soirées dans tout ça ?
Fin octobre, les collectifs Culture Bar Bars, Technopol et Paris Electronic Week ont organisé les Etats généraux du droit à la fête. Réunissant différents acteurs pour débattre et réfléchir sur la relance culturelle du monde de la nuit et de la musique électronique, ces états généraux vont servir à la rédaction d’un « livre blanc » prochainement remis au Président de l’Assemblée Nationale ainsi qu’aux élu(e)s des territoires.
Ces évènements en ligne ont également permis à de nombreux organisateurs et collectifs de réfléchir ensemble au retour des évènements pour 2021. C’est le cas notamment des festival We Love Green, Solidays et DreamNation.
Une autre initiative, réunissant 1600 structures culturelles et média rassemblées derrière l’Appel des Indépendants, à quant à elle permis la rédaction d’un manifeste visant à la reconstruction d’un nouveau contrat culturel et social.
« Pendant près de 9 mois, nous, représentan· e·s de structures culturelles et de médias indépendants, avons travaillé ensemble pour dessiner, au-delà̀ de la crise sanitaire, un avenir culturel commun. Un horizon français mais aussi européen, réinventé collectivement, en rupture avec trois décennies de conservatisme et en phase avec les priorités et urgences de notre temps : la reconquête démocratique, la résorption des fractures sociales et territoriales, l’affirmation du rôle de la jeunesse, l’écologie ».
Vous pouvez d’ores et déjà télécharger le manifeste sur le site : https://appeldesindependants.fr/manifeste/
Enfin l’horizon semble s’éclaircir pour le monde de la nuit. Grâce à toutes ces initiatives, certains élus semblent s’intéresser à la question : c’est le cas notamment de Frédéric Hocquart, chargé du tourisme et de la vie nocturne à la Mairie de Paris. La capitale réfléchit actuellement à différents moyens permettant la tenue, au printemps prochain, d’évènements en plein air. Pour cela, elle réfléchit à mettre à disposition des lieux inoccupés pouvant servir à l’organisation de soirées.
« L’idée que les boîtes de nuit, parce que ce sont des lieux dans lequel le virus peut circuler très facilement et beaucoup plus facilement qu’ailleurs, seraient fermées pendant un an ou deux ans, est insupportable. Là on a un problème qui n’est pas simplement de faire la fête, pas un problème économique : on a un problème social, un problème de lien entre les individus, un problème démocratique. La nuit, elle dit aussi des choses sur la démocratie de ce qu’il se passe le jour. » Frédéric Hocquard lors d’une interview accordée à Regards.
Le dernier espoir du monde de la nuit est arrivé du Royaume-Uni. Un nouveau test de dépistage rapide (environ 15 minutes) et réservé aux organisateurs d’évènements a été imaginé par Smallow Events. Selon l’entreprise, le test est fiable à 99,68% et déjà approuvé par les autorités de santé de ce pays. Disponible en ligne, son prix est compris entre 8.80£ et 13£ selon la quantité commandée. Si cela représente un potentiel coût supplémentaire, la question reste à savoir si le public serait prêt à la supporter pour envisager un retour des évènements.
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2021 : ON Y CROIT AUSSI !
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